Le manque
C'est le point d'orgue de ma solitude
A ton silence offert ;
C'est ce cri monté du fond de ta nuit
Qui déchire mes yeux ;
C'est la marée irrésolue de mes larmes
Au rivage de ta tendresse ;
C'est ce parfum obsédant de ma nuit
Au matin de ton cœur ;
C'est un « pourquoi » qui meurt encore
Au parvis de nos lèvres ;
C'est un maintenant en ailleurs déguisé
A l'orée d'un fol espoir ;
C'est le sang noir en allé de ma plume
Séché, dérisoire et inutile ;
C'est la douleur sourde de Beethoven
Ecrivant la Neuvième.