Quelque part dans mes nuits
Quelque part dans ma nuit, je cherche ton visage
Au bout du chemin qui se perd dans les ombres,
Et je tends les bras vers cet ailleurs, cette plage
Où je pose mon cœur quand il a froid et sombre.
J'écris des mots venus en tempête sous mes doigts
Pour te dire que chaque fois j'ai mal à ton absence ;
Pour tenter une fois encore de faire taire le silence
Je crie ton nom aux oiseaux qui m'écoutent parfois.
Je t'aime à en pleurer ton nom dans les rues vides
Quand je marche la nuit à l'envers de tes décors
Et qu'au petit matin encore voilé de brumes livides
Je viens sur cette page pour t'écrire quand tu dors.
Tout me parle de toi : les premières lueurs du jour,
Le cri fou des oiseaux, le chant sourd des marées
Quand mes pas enfin s'arrêtent au bord de la jetée
Et que le premier soleil a la chaleur de ton amour.
J'ai des nuits de solitude et des marées de larmes
Quand je te cherche dans mes sommeils fracturés
Et pourtant je t'aime plus que je n'aie jamais aimé
Toi, mon amour, ma beauté, ma violette de Parme.
J'ai des nuits de profond silence et de vents glacés
Quand je me perds sur les longs quais de l'absence
Quand je m'assois et laisse mes regards en errance
Epouser les étoiles, miroirs de tes yeux tant aimés.
Je t'aime à en lire ton nom dans le vol des oiseaux
Qui habille de lumière les voiles de l'horizon soyeux ;
Je t'aime à en écrire ton nom à l'envers de mes yeux
Pour qu'il soit encor là quand la nuit met son manteau.
Comme une prière interdite sur l'autel froid de la morale
Mon chant d'amour monte vers toi, toi que j'aime tant ;
Dans la nuit de mon cœur mes mots caressent les étoiles
Des larmes coulent, ruisseaux d'eau pure et de lin blanc.